La gestion des Activités Sociales PAR et POUR le personnel prend sa source dans l’histoire du mouvement ouvrier. Une histoire singulière dans les Industries Électrique et Gazière et une histoire spécifique en Gironde.
La création de la régie municipale du gaz et de l’électricité intervient en 1919. C’est sous l’impulsion de son personnel et du syndicat CGT que va se créer la première Caisse Mutuelle et d’Action Sociale en Gironde.
Elle s’adresse aux salariés et familles des autres régies et entreprises du département et dispose, en 1946, d’un club sportif, d’une colonie de vacances à Lacanau, de deux coopératives et d’une cantine. Après la Seconde Guerre Mondiale, le Conseil National de la Résistance (CNR), conduit par le Général de Gaulle, entreprend le redressement de la France.
Il s’entoure de deux ministres communistes dont Ambroise CROIZAT et Marcel PAUL. Pendant qu’Ambroise CROIZAT impose la Sécurité Sociale, Marcel PAUL, bien connu des électriciens et gaziers, arrache aux forces conservatrices la Nationalisation des Entreprises privées du Gaz et de l’Électricité le 22 juin 1946, ainsi qu’en suivant, le 8 avril 1946, la création du Statu du Personnel des Industries Électrique et Gazière (IEF), dont les articles 23 et 25 qui concernent respectivement le régime spécial maladies maternité et les œuvres sociales.
Aux élections du CCOS le 14 janvier 1947, Gérard BROCAS, militant au sein de la Régie Municipale du Gaz de Bordeaux, en est élu administrateur. Un an après, le 19 janvier 1948, le Conseil d’Administration de la CAS de Bordeaux tenait sa première réunion et Gérard BROCAS y est élu Président. En 1949, il est élu au Conseil d’Administration de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) de la Gironde.
La gestion du CCOS est de la seule responsabilité du personnel des IEG. Le 17 février 1951, cinq ans après la création du statut des IEG, le CCOS est dissout par décret.
Une délégation provisoire est mise en place. Elle fonctionne pendant 13 ans sous la direction des employeurs. Un décret de février 1955 acte le principe de créer une Caisse Centrale d’Activités Sociales (CCAS) pour succéder au CCOS.
La CAS de Bordeaux est restée active dans son fonctionnement et ses activités sociales et culturelles, y compris pendant le césure de la gestion dite « patronale », qui fait suite au coup de force du pouvoir en 1951 contre les Activités Sociales, et ce, jusqu’à la reprise effective de la Gestion par les Organisations Syndicales représentatives en 1964, « PAR et POUR le personnel ».
La situation en Gironde est singulière, dans la mesure où la nationalisation cohabitent des entreprises privées avec de nombreuses régies municipales ou syndicales.
Cela se traduit en Gironde par la présence d’EDF et GDF et des régies que l’on nomme ENN (Entreprises Non Nationalisées), l’ensemble du personnel bénéficiant du même statut des IEG.
Gérard BROCAS est moteur pour la mise en œuvre des décisions du CCOS en local. En 1965, son équipe prendra le relais, notamment avec Albert LEFORT, qui est élu à la présidence et Henri BERGASSE en charge des activités.
Durant cette période, entre autres réalisations ou activités de la CAS ont été construits et créés : un Centre de santé, le Stade Bacalan, la Bibliothèque Cabirol, la Colonie d’Andernos, des Restaurants Méridiens… Sans oublié la création des commissions d’activités et le développement du club sportif du Gazelec.
Autres événements qui vont bousculer l’équilibre de la Régie Municipale de Bordeaux, des régies de la Gironde et de l’entreprise nationalisée EDF-GDF : c’est la reprise du réseau électrique de Bordeaux par EDF en 1956, l’arrivée de la production thermique avec la centrale d’Ambès qui, après plus de 5 ans de travaux, commence à être raccordée au réseau en juillet 1959, et le début des travaux de la construction de la Centrale Nucléaire du Blayais en 1975 dont la première tranche sera raccordée au réseau en juin 1981.
Ces événements amènent une nouvelle réflexion et répartition des responsabilités, un nouvel équilibre dans la gestion des Activités Sociales et de Santé, ainsi que de nouvelles orientations politiques.